Qu’est-ce qui va se passer si on n’a plus d'eau ? Les guerres d’eau, sont-elles possibles à l’avenir ? Saviez-vous que sans manger, mais en buvant, un homme peut survivre environ 40 jours. Sans manger ni boire, il meurt en 3 jours ? Malheureusement, cette ressource naturelle et vitale pour la vie de tous les êtres sur terre a un avenir très inquiétant.
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Suite à l’augmentation de la population mondiale au cours du 20e siècle, la demande en eau douce a été multipliée par sept. La pollution de l’eau, l’industrialisation, le changement climatique, le gaspillage d’eau et des denrées alimentaires, la “fast fashion” et plusieurs autres facteurs l’ont affecté, et continuent encore à affecter l’eau de la planète.
D’une part, 1,3 milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau potable, soit presque un cinquième de la population mondiale. Plus d'un tiers se trouvent en Afrique. Pour l'ensemble de la population, le nombre de décès en une année liés au manque d'eau dépasse les 4 millions.
En outre, entre 3 et 4 milliards d'individus utilisent chaque jour une eau de qualité douteuse, voire insalubre, soit plus de la moitié de la population mondiale.
D’autre part, les gens qui ont accès à l’eau potable ignorent l’importance de cette dernière. Chaque personne consomme beaucoup plus d'eau qu'elle ne l'imagine. À titre d'exemple, il faut près de 130 litres d’eau pour la production d'une tasse de café, et environ 1 600 litres pour préparer 1 kg de pain.
Quant aux conséquences liées au manque d’eau résultant du gaspillage de cette dernière, il y a des répercussions graves sur la santé comme les maladies et la mortalité infantile. On constate aussi des conséquences sur les activités quotidiennes. Par exemple, les filles et les femmes sont obligées d’aller chercher et apporter de l'eau à la maison. Cette tâche a quand même été réduite avec la mise en place d’infrastructures telles que des puits. Toutefois les pollutions autour des sources et un manque d’hygiène sur le trajet des fontaines aux foyers rendent difficile l’utilisation de l’eau.
En vrai, les eaux insalubres restent la première cause de mortalité dans le monde, avec 3,6 millions de victimes par an, dont une majorité d’enfants. Cela représente sept morts toutes les minutes. Plus de 3000 enfants décèdent chaque jour à la suite de diarrhées causées par de l’eau contaminée ou des mauvaises conditions d’hygiène, ce qui représente un million par an.
Les objectifs de développement durable (ODD) tiennent désormais compte d’un critère de qualité de l’eau et exigent de plus en plus de mesures d’hygiène.
Les pays concernés par le manque d’eau ont trouvé la solution en important de l’eau de l’étranger. Nous appelons cette eau importée “L’eau virtuelle”. Pour illustrer, dans les Emirats arabes unis, des kilomètres de pipelines alimentent en eau dessalée les fermes les plus reculées du désert et on transporte de la terre d’un endroit à un autre pour construire de nouvelles exploitations agricoles.
L’eau virtuelle correspond aussi à l'ensemble des consommations d'eau nécessaire à une production, agricole ou industrielle, ou à un service.
Pour obtenir une tonne de blé, il faut 1 000 tonnes (mètre cube) d'eau. Importer un million de tonnes de blé équivaut donc à importer un milliard de tonnes d’eau. Depuis la fin des années 80, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont importé 40 millions de tonnes de céréales et de farine par an. En termes d'eau virtuelle, c’est plus que la quantité d’eau du Nil, utilisée pour l’agriculture dans toute l’Egypte.
Environ 1/5ème de l’eau consommée dans le monde est virtuelle. Il s’agit d’eau échangée entre pays sous forme de produits agricoles ou industriels. À travers leurs produits agricoles ou industriels, les États-Unis, le Brésil ou la France font partie des plus grands exportateurs d'eau virtuelle, et les pays du Moyen-Orient les plus grands consommateurs.
Échanger de l’eau virtuelle ne provoque pas de graves conséquences sur l’équilibre de la planète. Pourtant, le gaspillage alimentaire en provoque. Le gaspillage alimentaire veut dire nourriture destinée à l'alimentation humaine mais non consommée et il englobe les eaux usées dans sa définition. Pour montrer le lien entre l’eau et l’alimentation, nous pouvons encore une fois voir l’exemple du café. 1 tasse de café de 125 ml équivaut à 140 litres d’eau nécessaire pour cultiver, récolter, torréfier, transformer, emballer et transporter les grains de café. Voici d’autres produits alimentaires et à combien de litres d’eau ils correspondent:
Vis-à-vis des produits industriels, nous pouvons donner les exemples suivants:
1 tee-shirt en coton = 2 000 litres d’eau
1 paire de chaussures en cuir = 8 000 litres d’eau.
Il est possible de se renseigner plus sur plusieurs autres produits grâce au site internet intitulé “water footprint network”.
Il est impératif de savoir que 80% de la consommation d'eau est utilisée dans la production alimentaire. De ce fait, il est important de faire attention à ce que nous mangeons et à la quantité des produits que nous achetons.
Si nous continuons à consommer autant d'eau et à gaspiller autant de produits, soit alimentaires ou industriels, nous risquons d’avoir un futur invivable sur la Terre. Selon les recherches, près de 3,9 milliards de personnes vivront certainement dans des régions confrontées à un important stress hydrique d'ici 2050. L’augmentation des apports d’azote, de phosphore et de pesticides d’origine agricole et les rejets d’eaux usées amplifiera la pollution des eaux. En Asie et en Afrique surtout, le problème va devenir de plus en plus important dans les villes géantes qui se construisent sans adduction d’eau correcte.
Ainsi, nous pouvons dire que dans certaines régions, l'eau serait la source de conflits économiques et politiques à l’avenir.
De plus, avec l’augmentation de la population mondiale, les besoins en eau croîtront, tout comme les productions agricoles et industrielles pour lesquelles cette ressource est également indispensable.
Nous savons alors qu’il faut veiller à l’usage de l’eau, mais comment changer cette situation? Même si ce sont, en premier, les états qui doivent se mettre en question et agir ensemble pour l’avenir de l’eau, nous en tant qu’individus pouvons toujours faire une différence avec nos actions.
Nous pouvons installer si possible des toilettes avec une double chasse. Les toilettes munies d’un réservoir à double chasse facilitent d’empêcher plus d’eau d’être gaspillée grâce à l’une chasse de 6 litres pour les grandes évacuations et l’autre de 3 litres pour les petites. Une chasse d'eau consomme en moyenne 9 litres d'eau. Ce qui correspond à environ 36 litres d'eau par jour et par personne.
Nous pouvons également remplacer notre pommeau de douche par un pommeau à économie d’eau qui est un système de filtre augmentant la résistance mécanique dans le pommeau de douche, ce qui diminue le débit de l’eau tout en ayant une pression convenable.
Il est possible d'acheter un robinet thermostatique qui est un équipement permettant de régler la température de l’eau au préalable. Ainsi, nous ne perdons pas d’eau en cherchant la bonne température. Encore quelques litres d'eau gagnés !
L’installation d’un limiteur de débit peut être considérée. Cela étant un système installé à la sortie du robinet permet de limiter le débit de l’eau.
Comme le limiteur de débit, un limiteur de fuites est un bon choix aussi. Il ferme l’arrivée d’eau en cas de rupture subite d’une conduite d’eau. En cas de perte systématique (un robinet qui fuit), le système ferme l’arrivée au bout d’un certain temps.
Mais sachons qu' en moyenne, une douche consomme de 40 à 60 litres alors qu'un bain de 120 à 200 litres, donc un changement d’habitude peut avoir un grand impact.
Nous pouvons également utiliser l’eau de lavage des légumes pour arroser nos plantes.
Ainsi, au cours de cet article, nous avons un aperçu sur les situations actuelles et à venir dans le monde entier, ainsi que quelques moyens auxquels faire recours individuellement. Nous avons appris la notion de l’eau virtuelle qui est très importante en ce qui concerne la consommation d’eau. Étant donné que nous perdons de plus en plus cette mine d’or bleu pour toujours, il ne faut pas la considérer comme acquise. Il faut se renseigner sur le sujet, agir et faire agir nos entourages afin de pouvoir faire un impact.
Nur Banu Konuk
Bibliographie:
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