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L’excision en Afrique de l’ouest : entre progressions et régressions.

  • tdhs-unige
  • 15 avr.
  • 3 min de lecture

Anais Bowensom COEFE, Avril 2025


L’excision, fait de société toujours d’ actualité en Afrique de l’Ouest , examiner

les racines et les avancées d’une pratique intrinsèquement liée aux traditions Ouest Africaines


Selon le rapport de Janvier 2025, l’OMS recense plus de 230 millions de cas de

Mutilations génitales féminines (MGF) dans 30 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie.

1Les mutilations génitales feminines sont définies comme toutes les pratiques entrainant

une ablation totale ou partielle des organes génitaux externes de la femme ou d’autres

lésions à des fins non médicales . L’une des formes les plus courantes de MGF est l’excision .

Cette pratique bien que éprouvante et dangereuse pour la santé des femmes demeure

encore malheureusement extrêmement répandue dans plusieurs régions du monde

notamment en Afrique de l’Ouest .2 Au Mali plus de 89% des femmes et des filles sont concernées ; en Guinée elles sont plus de 96% à y être soumises; ces pays d’Afrique de l’Ouest présentent donc parmi les plus forts taux d’excision au monde.


L’excision est une coutume pratiquée en général sur des filles de la petite enfance à

l’adolescence. Elle se fait dans des conditions d’hygiène déplorables et sans anesthésie, ce

qui conduit souvent à des douleurs intenses, des hémorragies, des infections ou même à la

mort des victimes. Les conséquences à long terme sont nombreuses et dévastatrices non

seulement sur le plan physique(stérilité, douleurs chroniques,...) mais aussi sur le plan moral

(troubles anxieux, dépression,...).3 Les raison principales évoquées par ses adeptes afin de justifier l’exécution de cette pratique inhibitrice de l’épanouissement des jeunes filles sont la préservation de la culture ainsi que de la pureté de la femme et l'accroissement du plaisir du mari. Selon eux la femme excisée serait plus à même de se préserver de tout rapport sexuel hors conjugal et de procurer plus de plaisir à son mari .


La pratique de l’excision date de la période entre le premier et le deuxième millénaire

avant Jésus-Christ. Elle a donc été pendant des millénaires considérée comme normale et

même bénéfique pour les femmes.4 Ce n’est que dans les années 1920 que les premiers

mouvements de révoltes se manifestent au Kenya avant de s’étendre dans toute l’Afrique.5 Il faudra encore attendre 1997 pour que l’ONU définisse les mutilations génitales féminines

et 6 décembre 2012 pour que l’Assemblée Générale des Nations Unies adopte pour la

première fois une résolution portant sur les mutilations génitales féminines . En Afrique de L’Ouest l’un des premiers pays à adopter une loi contre l’excision est le Burkina Faso en

1996 . Des militantes africaines telles que Aminata Touré au Mali et Jaha Dukureh en

Gambie menèrent également des actions de sensibilisation et de lutte contre cette

tradition.7 En 2020 au Burkina Faso plus de 300 personnes ont été condamnées pour des faits d’excision, dont 31 exciseuses avec des peines allant de 6 à 24 mois et plus de 700 euros d’amande . Le taux d’excision des filles de 15-19 ans est aussi deux fois moins élevé que celui des femmes de 45-49ans . Au Nigéria une nouvelle politique en vue de l’élimination de l’excision a été adoptée par deux ministères et environ 500 communautés ont déclaré l’abandon de ces pratiques tandis que 200 autres ont mis en place des systèmes de surveillance .


Si le Nigéria et le Burkina Faso présentent des avancées satisfaisantes , ce n’est pas le

cas pour des pays comme le Mali qui jusqu’alors n’a aucune loi contre l’excision . Pire

encore,8 en Gambie le parlement a, en mars 2024 examiné un texte légalisant à nouveau

l’excision ; texte qui a biensur été anulé sous la pression internationale en juillet 2024 .

Cependant , ce texte nous rappelle que le combat contre l’excision est toujours plus que

d’actualité et que l’intégrité des femmes en général et plus particulièrement dans certaines

régions du monde est encore hypothéquée au nom de coutumes et de cultures

profondément patriarcales et machistes .


Bibliographie

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