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Le travail des enfants dans les mines en République démocratique du Congo (FR)

Un phénomène qui nous concerne tous

Fanny Gaspoz, Décembre 2023


Téléphones portables, tablettes, ordinateurs, autant d’objets que nous utilisons tous au quotidien, mais sans toujours prendre conscience des métaux qui les constituent et de l’impact de leur extraction sur la vie de milliers d’enfants en République démocratique du Congo, où les infrastructures minières engagent ces jeunes pour assoir leur richesse.


La Convention relative aux droits l’enfant, en vigueur depuis 1989, reconnaît le droit de l’enfant « d’être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement […] ». Pourtant, encore aujourd’hui, et d’autant plus à la sortie de la pandémie de Covid-19, les enfants sont contraints à des activités économiques inadaptées, qui enfreignent certains de leurs droits, tels que les droits à la protection et à l’éducation. Ils sont principalement employés dans l’agriculture, mais aussi dans d’autres secteurs, tel que l’industrie minière, comme c’est le cas en République démocratique du Congo.


Ce pays possède d’importantes ressources minières, dont le cobalt, le lithium, le cuivre, l’or et le zinc, qui sont utilisés entre autres pour fabriquer les batteries de nos appareils électriques. Bien que la branche extractive, en pleine expansion, représente 20% du PIB du pays et une importante part du revenu de l’État, les bénéfices pour le peuple sont faibles et la pauvreté reste extrême. Cette dernière est la cause principale du travail des enfants dans cette industrie et ses dérivés artisanaux, qui connaissent un important développement. Les revenus des enfants sont bien souvent indispensables à leur famille. Par exemple, dans le Sud du pays, l’argent issu du travail des enfants contribue majoritairement aux dépenses du ménage dans 66% des cas, comme l’indique un rapport de l’UNICEF sur le travail des enfants dans les mines artisanales dans les provinces du Lualaba et du Sud-Kivu.

Ce sont généralement les régions de l’Est et du Sud-Est du pays qui comptabilisent le plus d’enfants dans les mines. En effet, la proportion de jeunes (âgés de moins de 18 ans) actifs dans le secteur est généralement estimée à 40% de tous les travailleurs des installations de la région. Le nombre exact d’enfants dans la branche reste cependant difficilement quantifiable, l’UNICEF l’a approximé à 40'000 enfants en 2014, mais ce nombre est surement bien supérieur.


Les conditions de travail de ces jeunes sont dramatiques et les tâches sont dangereuses. Ils creusent de 200 mètres à 300 mètres sous un chaleur étouffante et dans la poussière, sans bénéficier d’équipements de protection et d’infrastructures de sécurité. Entre le manque d’oxygène, les risques d’effondrements et les expositions à des substances hautement toxiques, les enfants encourent des risques pour leur santé, et même pour leur vie. Le tout pour un faible salaire, qui varie entre un et deux dollars et demi par jour.


Ainsi, ces enfants font face à des conditions de travail et de vie désastreuses, compromettant également leur futur, faute d’accès à l’éducation et à un environnement sain.

Le rôle joué par les différents acteurs de l’industrie minière dans l’exploitation de ces enfants questionne de plus en plus. L’État et les entreprises semblent fermer les yeux sur ce phénomène, qui prend également peu de place dans l’espace médiatique, et les enfants continuent d’être utilisés dans la production d’objets dont nous nous servons au quotidien. Le mouvement vers un changement devrait-il alors venir des consommateurs ?


©Keystone




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