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Droits de l’enfant - Quid de leur respect au Liban aujourd’hui ?


Photo : https://www.the961.com/20-spotted-children-of-the-lebanese-revolution/


Qu’entend-on par “droits de l’enfant” sur le plan juridique ?

Les droits de l’enfant sont régis par la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) établie depuis 1989. Parmi les 197 signataires, elle entre en vigueur au Liban en 1993 puis en Suisse en 1997. Le grand nombre d’Etats qui la ratifie démontre que la cause des enfants est essentielle et qu'il est nécessaire de s’y intéresser.


“... reconnaissant qu’il y a dans tous les pays du monde des enfants qui vivent dans des conditions difficiles et qu’il est nécessaire d’y accorder une attention particulière.” (Préambule de la CIDE)


L’enfant possède une importance sur le plan juridique. Partie intégrante de la famille au sein de laquelle il se développe, l’enfant constitue l’avenir de l'État dans lequel il vit.

Chaque individu, que ce soit un professeur, un journaliste, un médecin ou encore un vendeur, passe par l’enfance. L’évidence de protéger les enfants est donc indiscutable. D’une part, par leur besoin avéré de se développer afin de pouvoir devenir un élément à part entière de la société avec ses propres opinions. D’autre part, les enfants sont encore dans un état de vulnérabilité dû à leur jeune âge et demandent une attention particulière.


Parmi les 10 principaux droits de l’enfant, nous nous intéresserons dans cet article au droit à l’éducation au sens de l’art. 28 CIDE. Cette disposition revêt une importance capitale ; c’est grâce à l’éducation que l’enfant pourra notamment se forger mentalement et psychiquement, afin de pouvoir “assumer les responsabilités dans une société libre” (art. 29 al. 1 let. d CIDE).


Liban : que se passe-t-il aujourd’hui ?

Dès 2018 une crise économique commence, la monnaie est dévaluée de plus de 15x : 1 dollar valait 1507 livres libanaises mais aujourd’hui 1 dollar est l’équivalent de 32’000 livres libanaises. En 2019, c’est une crise sociale qui commence, un ras-le-bol général se manifeste dans les rues de la capitale suite à l’annonce d’une taxe supplémentaire (sur Whatsapp) qui menace de frapper. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour les libanais qui voient les politiciens s’accaparer toute prérogative. Depuis le 4 août 2020, jour de l’explosion du port de Beyrouth, la situation ne cesse de régresser. L’hyperinflation a empiré, la pandémie n’a en aucun cas arrangé les choses en contribuant à meurtrir ce pays autrefois appelé “la Suisse du Moyent-Orient”. Ceux qui le peuvent quittent le pays, tandis que les autres restent, et comptent sur la diaspora pour leur envoyer des médicaments et autres produits de première nécessité pour survivre. Progressivement, la classe moyenne disparaît. Le taux de pauvreté au Liban arrive à plus de 80% et les premières barques de migrants libanais traversent la mer Méditerranée pour aller rejoindre les pays européens. Jusqu’à présent, ce stade n’avait encore jamais atteint.


Que fait l’Etat dans tout cela ? Il est légitime de se poser cette question au vu le l’impact de la crise économique sur le pays.

En effet, l’Etat a perdu en importance dans la gestion des services publics au profit d’une oligarchie corrompue tenue par des privés. Ces personnes puisent dans le Trésor public pour enrichir leurs fortunes personnelles et celles de leurs proches.

A l’heure actuelle, les citoyens libanais sont au bord du gouffre dans un climat socio-politique qui ne leur laisse plus l’accès à certains soins médicaux, médicaments, eau courante ou encore électricité.

Néanmoins, une lueur d’espoir se fait ressentir par la population au vu de la future élection du 15 mai 2022.

Cette dernière sert à renouveler les 128 membres de la Chambre des députés, l’organe législatif monocaméral compétent pour nommer le nouveau président de la république ainsi que son président.

Étant une démocratie représentative, les citoyens libanais éliront les membres du législatif et auront peut être espoir que certains membres se démarquent afin de faire avancer les choses.


Les enfants sont-ils correctement protégés dans de telles conditions ?

Selon les chiffres de l’UNICEF, plus de 30% des enfants se couchent en ayant sauté un repas.

Sur le plan éducatif, plusieurs écoles ont dû fermer à cause de la pandémie. A noter qu’au Liban, les écoles privées sont plus aptes à pourvoir un enseignement de qualité. En effet, suite à la pandémie les enseignements en présentiel ont été remplacés par le distanciel et malheureusement, les enfants fréquentant les écoles publiques n’ont pas pu suivre l’enseignement à distance pour cause de manque de matériel informatique à la maison. Ils ont dû pour la plupart abandonner les classes et ainsi, leur droit à l’éducation.


Les enfants sont une victime directe de cette crise qui touche le pays puisqu’un de leur droit fondamental, le droit à l’éducation, est impacté. Si ce n’est pas les enfants qui ne peuvent pas étudier, on ne peut pas leur enseigner non plus : plusieurs professeurs sont contraints de quitter leurs emplois, pour cause qu’ils ne peuvent plus recevoir une paye suffisante. En effet, certains reçoivent des dizaines de francs pour vivre.


Pour finir sur une note plus positive, plusieurs membres de la diaspora œuvrent par le biais d’ONG - comme par exemple collecter des fonds afin de subvenir aux besoins des libanais. Les libanais se montrent soudés et participent activement dans des associations afin d’améliorer les choses.

De plus, la générosité des libanais se montre, malgré le fait que la population ne forme plus un ensemble homogène à cause de la corruption, il existe tout de même un fort sentiment d’appartenance à cette même et unique nation.


Rania mai 2022

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