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7 avr.3 min de lecture

Mali : être un enfant dans une zone de conflit armé


Fanny Gaspoz, Avril 2024


Dans le paysage politique complexe du Mali, les enfants comptent parmi les plus vulnérables et sont fortement impactés par le conflit. Confrontés à la violence et au déplacement, ils sont souvent privés de certains de leurs droits les plus fondamentaux, ce qui n’est pas sans conséquence sur leur développement et leur vie future.


Les enfants n’échappent pas à la réalité de la guerre. Ils sont des millions à être impliqués malgré eux dans différents conflits, bien souvent internes à un pays. En janvier 2023, selon l’organisation Save the Children, un enfant sur six vivait dans une zone de conflit, ce qui représente environ 449 millions de jeunes. Ils peuvent se retrouver déplacés et séparés de leur famille. Ils sont pris pour cible, attaqués, blessés, emprisonnés et tués.


Parmi les conflits du 21e siècle, nous pouvons mentionner les affrontements qui ont lieu au Mali depuis 2012. Ce pays d’Afrique de l’Ouest est plongé dans une crise politique et sécuritaire. Des groupes armés, touaregs et islamistes ont pris le contrôle de vastes régions au nord du pays, engendrant une instabilité généralisée. Malgré les efforts des autorités maliennes et de la communauté internationale pour restaurer la paix, la situation reste précaire, les violences et les tensions persistent dans certaines zones. 


Cette crise a exacerbé les problèmes existants et a engendré de nouvelles menaces pour les droits fondamentaux des enfants, qui représentent plus de la moitié des 20 millions d’habitants du pays. Le Groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants et les conflits armés a conclu en mars 2023 que « cinq des six violations qui continuent d’être commises contre les enfants touchés par le conflit armé au Mali avaient augmenté ». Ces six violations, recensées par le Conseil de sécurité de l’ONU, sont les suivantes : les meurtres et les mutilations d’enfants ; le recrutement et l’utilisation d’enfants par des forces et des groupes armés ; les attaques contre les écoles et les hôpitaux ; les viols et autres violences sexuelles sur les enfants ; les enlèvements d’enfants et le refus de laisser les enfants accéder à l’aide humanitaire. Le Groupe de travail s’est montré particulièrement inquiet face à l’augmentation des attaques contre les écoles et des meurtres ou enlèvements du personnel scolaire. 

Le cas des enfants enrôlés dans les forces armées a aussi particulièrement inquiété. Le nombre d’enlèvements confirmés a quadruplé entre 2020 et 2022. Ces enfants, âgés parfois de sept ans, sont embrigadés dans les groupes rebelles, entraînés à utiliser des armes, à ôter des vies et à risquer la leur. De plus, un grand nombre de jeunes filles ont subi des violences sexuelles et ont été forcées au mariage. 


En conclusion, nous pouvons voir que les violations des droits de l’enfant dans les zones de guerre au Mali sont multidimensionnelles. L’accès à l’éducation n’est pas garanti dans ces régions à cause de la destruction des écoles et des déplacements de la population. La protection et la survie des enfants ne sont pas non plus assurées. Notons pour finir que la forte pauvreté dans ces régions accentue encore ces problématiques.


ONU Info : MINUSMA/Gema Cortes



Bibliographie : 



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