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La Colombie : un danger pour les enfants afro-colombiens (FR)

Dans le département de Cauca, entre les passages des groupes armés illégaux et les problèmes de diversité éthnique, la protection et l’éducation des enfants sont un réel enjeu. Cette année, à travers “La marche de l'espoir”, les jeunes de Genève aident à protéger ces enfants colombiens. VERONICA GOELZER


Des accords de paix submergés par la violence

La Colombie est un pays diversifié où sont présentes principalement trois ethnies, les descendants d’européens, les afro-colombiens et les autochtones. Avec cette variété ruissellent les discriminations, les divisions ethniques et les rabaissements de culture. Les experts membres du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations Unies se disent être « particulièrement préoccupés par la situation des communautés autochtones et afro-descendantes », étant donné qu’elles sont les principales victimes de ces inégalités et que les régions dans lesquelles elles habitent sont celles où la guerre est la plus présente, malgré les efforts mis en œuvre.


Depuis les années soixante, la Colombie se trouve dans une situation de lourde guerre civile. En 2016, le président de l’époque a signé un accord de paix avec un des groupes armés illégaux, les Forces armées révolutionnaires de Colombie, qui suscita l’espoir dans le pays. Seulement, le résultat espéré n’a jamais été atteint; les groupes armés (paramilitaires, narcotrafiquants, guérillas et armée officielle) sont toujours présents, surtout à Cauca. Au fil des années, d’autres accords de paix ont eu lieu, mais aucun n’a donné satisfaction.


L’accès à l’éducation

Les conséquences de cette présence constante d’armes sont un quotidien de bombes et d’explosions. Les groupes armés illégaux peuvent engendrer des déplacements forcés de civils et des recrutement de force d’adultes comme de mineurs dans leur armée. En cas de désobéissance, ces personnes risquent la mort.

Droit d’image : Terre des Hommes Suisse

La situation de l’éducation scolaire n’est pas linéaire. Les écoles peuvent être contactées par des groupes armés illégaux et se voir imposer l’arrêt de l’enseignement pour des durées parfois indéterminées. Dans ce cas-là, elles n’ont pas d’autre choix que de fermer leur portes, l’accès à l’éducation devient alors impossible. S’il est vrai qu’il faut apprendre à cohabiter avec la violence en continuant sa vie “normale” et ne pas se laisser intimider, ces menaces sont réelles. En effet, plusieurs professeurs ont déjà été attaqués et y ont laissé leur vie.


La fermeture des institutions pose un énorme problème pour la stabilité des enfants, d’autant plus que dans un environnement infesté de violence, les établissements scolaires sont un des seuls moyens qui permettent de maintenir un cadre dans la vie des jeunes. Les écoles créent un espace de sécurité physique et émotionnelle, indispensable pour le développement de l’enfant. La mise en suspens de celles-ci est d’autant plus propice aux abandons scolaires qui, eux, accentuent le recrutement par les groupes armés et le travail forcé des enfants.


Malheureusement pour les enfants de Cauca, le fait que l’école soit ouverte ne signifie pas non plus qu’ils peuvent s’y rendre en toute sécurité; parfois, les risques sont trop élevés pour aller à l’école. Dans de telles situations, nous pouvons voir que les droits de l’enfant et les droits fondamentaux sont violés.


Terre des hommes Suisse

La Colombie est l’un des dix pays d’action de Terre des Hommes Suisse (TdH Suisse). Là-bas, nos intervenants se concentrent principalement sur quatre droits que sont l’éducation, la participation, la protection et l’éducation au développement durable. Grâce aux engagements de TdH Suisse et de leurs partenaires locaux, 13’000 jeunes ainsi que 2’500 adultes bénéficient chaque jour d’une aide en Colombie.


TdH Suisse collabore depuis de nombreuses années avec six associations présente sur le territoire colombien. Trois partenaires se trouvent dans la région de Cauca; Agenda Caribe, Tierra de Paz et Casita de Niños, aussi appelée Asociación Casita de Niños Para la Investigación y Promoción de la Educación Infantil ou ASOCAS.


ASOCAS

Cette année la Colombie est l’invitée d’honneur de “La marche de l'espoir” de 2023; les fonds récoltés iront au profit de notre partenaire ASOCAS. Cette association a été créé dans un but de donner un meilleur futur aux enfants du quartier qui souffrent de discrimination éthnique et de violence. C’est un établissement scolaire et culturel où les enfants sont en sécurité. Il se trouve au sein du village de Balsa, dans la région du Cauca.


Ses deux objectifs principaux sont : d’une part, assurer l’accès à une éducation de qualité et contextualisée pour tous les enfants et les jeunes vulnérables et marginalisés; cela veut dire que les enfants qui s’y rendent sont éduqués, et cela inclus aussi ceux qui viennent des zones rurales du nord de Cauca, en tout ils sont 4’000 a être scolarisés. Là-bas, ils apprennent « le respect de la diversité ethnique et culturelle, l’histoire des communautés, la promotion des valeurs ethnoculturelles et le renforcement de l’identité ». À travers ces programmes, les enfants comprennent l’histoire de leurs ancêtres, et apprennent à célébrer leurs différences et les caractéristiques de chacun. Comme au Nord de Cauca, il y a une importante communauté afro-colombienne, l’association a aussi élaboré des programmes pour revaloriser leur identité.


D’autre part, ASOCAS vise à garantir la protection des enfants et des jeunes dans la gestion des risques sécuritaires, en d’autres termes, l’association veut les protéger des risques de l’insécurité quotidienne. Elle le fait en éduquant les enfants sur leurs droits, pour qu’ils soient capables de savoir ce qui est accepté ou non, l’importance de se valoriser et avoir confiance en soi-même. Enfin, ils sont sensibilisés quant aux opportunités pour leur futur en leur montrant ce qu’ils peuvent devenir s’ils restent scolarisés, que leur destin n’est pas tout tracé et qu’il peuvent avoir de grandes aspirations. En outre, elle essaie de renforcer leur bien-être socio-émotionnel.


ASOCAS met aussi à disposition des enfants des cours de danse et de musique. Ils permettent aux jeunes de s’enrichir musicalement, culturellement et de développer leurs capacités cognitives. Ana Lucia est une jeune fille qui bénéficie des cours musicaux donné par ASOCAS, elle y fait des cours de violon au plus grand de ses bonheurs :

« je pensais que les rêves ne se réalisaient jamais [...] Maintenant, je vois que c’est possible ! »

Ana Lucia est très heureuse d’avoir la chance de jouer l’instrument de ses rêves, mais en plus elle est en sécurité dans les établissements de l’association, hors du danger quotidien.


Conclusion

L’association Casitas de Niños avec l’aide de TdH Suisse accomplit de très belles actions et aide un grand nombre d'enfants comme Ana Lucia à s’éduquer tout en étant protégée. Les intervenants de TdH Suisse se sont rendus dans les écoles primaires genevoises, pour présenter aux élèves la situation de Ana Lucia et un de ses collègues nommé Nico. Ensuite, les enfants sensibilisés ont marché le long du lac avec leurs familles. Tout cela dans le but de récolter des fonds, de la part de leurs parrains et marraines, pour chaque kilomètre parcouru et pouvoir le reverser à ASOCAS.


La marche de l’espoir satisfait véritablement ses objectifs, le travail de notre partenaire et l’implication des enfants et de leurs familles, a donné de l’espoir à Ana de voir ses rêves devenir réalité.


VERONICA GOELZER


Bibliographie :

Droit d’image : Terre des Hommes Suisse

Terre des Hommes Suisse, actualités, consulté le 16 octobre 2023

Marche de l’espoir consulté le 17 octobre 2023

Terre des Hommes Suisse, notre action, consulté le 17 octobre 2023

Nations Unies communiqué de presse, consulté le 17 octobre 2023

L’internationale de l’Éducation, consulté le 18 octobre 2023


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